Révolte à la prison de Malines

Nous avons reçu cette lettre écrite par des prisonniers de Malines. Elle explique clairement c’est quoi le traitement que la prison et les gardiens réservent aux détenus et parle aussi de la solidarité entre détenus et de la possibilité de se révolter. Le récit de cette lettre porte sur une situation qui a eu lieu il y a un an. Nous profitons de l’occasion ici pour passer nos salutations solidaires à ceux qui ont saisi aussi la plume dans leur combat contre l’oppression. Courage et détermination pour tous ceux qui se battent contre les barreaux de ce monde.

Action
Depuis 2 ou 3 jours, Nasiri se plaignait et demandait de voir un dentiste, car il avait terriblement mal aux dents. Mais on ne le répondait pas. Et ensuite, il est allé voir le médecin, mais il ne voulait pas de médecin, il voulait un dentiste. Et frustré par la douleur continue, il s’est fait entendre. Lors du retour à sa cellule, il a commencé à crier et à hurler contre le personnel. Une fois en cellule, six gardiens sont entrés en trombe dans sa cellule. Ils lui disaient de les accompagner à l’isolement. Nasiri trouvait ça injuste, car il n’avait fait autre chose que demander de l’aide. Les gardiens décidaient alors de l’amener par la force. Par peur, Nasiri commençait à agiter ses bras. Ils l’ont immédiatement maîtrisé et l’ont menotté. Ensuite, ils l’ont trimballé jusqu’à l’isolement. Sur le chemin, ils le cognaient comme si c’était un sac de boxe. Au cachot, ils l’ont mis avec son ventre par terre; deux gardiens posaient leurs genoux sur le dos de Nasiri. Il s’est évanoui. Ils ont dû appeler le SMUR qui l’a réanimé à trois reprises. Ensuite, ils l’ont porté à l’hôpital.

Réaction
Quand des détenus ont appris ce qui se passait, ils se sont révoltés. Ils ont tous commencé à taper sur et à donner des coups de pieds contre les portes, à crier et à hurler ! Quand ils se sont retrouvés au préau, des détenus se sont concertés pour faire justice eux-mêmes. Ils décidaient qu’un détenu allait prendre les clés du gardien lors de la fermeture. Ensuite, il devait ouvrir les autres portes afin de bloquer la section. Une action pour se faire entendre et en espérant d’empêcher ainsi que cela se répètera encore à l’avenir.
Le détenu a réussi à dérober les clés, mais il n’a pas pu ouvrir les portes des cellules. Il a alors pris l’initiative de réaliser l’action tout seul. Tout seul il a réussi à bloquer l’ensemble de la section. Après une heure, les unités de police ont pu le maîtriser et ils l’ont directement transféré.
Mais nous nous rendons bien compte que notre voix ne sera jamais entendue par le système judiciaire. Alors, la guerre est la seule solution pour aller vers la paix ! Et c’est cela qui nous donne de l’espoir !
Solidarité !